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Des communicants du Giec ont récemment pointé du doigt le fait que le climato-scepticisme prend désormais une forme plus masquée, plus insidieuse : il prend la forme de multiple discours d'inaction, qui sont autant d'alibis fallacieux que l'on se donne pour ne pas voir et ne pas agir sur la question environnementale. Ces discours reconnaissent l'existence du changement climatique, mais justifient l'inaction ou des efforts insuffisants.
Des chercheurs ont publié une cartographie de ces discours :
Je joins au post la figure en question que j'ai traduite en fr -c'est fait rapidement en essayant d'être fidèle au message transmis, j'ai traduit par 'discours d'inaction' les 'discourses of climate delay'-, vous trouverez la version originale qui est préférable si l'anglais est ok pour vous dans la publi qui est open-access :
Cela permet de mettre un cadre à ces argumentaires qui sont construits, nourris, diffusés sur les réseaux sociaux par un ensemble d'acteurs qui ont tout intérêt au Status Quo - car ce sont leurs revenus, leur modèle économique, leur modèle d'affaire.
Ainsi, une fois ces discours récurrents d'inaction identifiés pour ce qu'ils sont (leur but n'étant donc pas d'apporter un argument pertinent à la discussion mais de prôner l'inaction / le délais de l'action à travers des arguments fallacieux), cela permet de les écarter et de les tenir à distance pour faire évoluer la conversation sur les options d'actions.
Pour finir, quelques passages traduis en vrac de l'article si certains ne veulent pas tout lire :
"À mesure que la conversation publique sur le changement climatique évolue, la sophistication et la diversité des arguments visant à minimiser ou à nier la nécessité d'agir évoluent également. Un pilier de ce mouvement contraire a été le déni catégorique de la réalité ou de la responsabilité humaine dans le changement climatique, complété par le scepticisme quant aux impacts climatiques et les attaques ad hominem contre les scientifiques et le consensus scientifique. Une quatrième stratégie a reçu relativement peu d'attention à ce jour : les discours axés sur les politiques qui exploitent les discussions contemporaines sur les actions à entreprendre, leur rapidité, la répartition des responsabilités et l'allocation des coûts et avantages."
"les discours d'inaction contiennent souvent des vérités partielles et peuvent être avancés de bonne foi. Cependant, notre objectif ici est d'identifier les caractéristiques de ces discours, plutôt que d'attribuer des motivations sous-jacentes à ceux qui les utilisent. En l'absence de délibération publique de haute qualité, et aux mains de groupes d'intérêt luttant contre la réglementation, notre préoccupation est que les discours d'inaction désorientent et découragent des actions climatiques ambitieuses. Cette question exige donc une attention urgente et un nouvel ensemble de réponses pour faciliter un débat public plus solide sur l'atténuation du changement climatique."
"Les discours que nous identifions ici peuvent être convaincants. Ils s'appuient sur des préoccupations et des peurs légitimes à mesure que les sociétés prennent la mesure du changement climatique. Nous soutenons qu'ils deviennent des arguments d'inaction lorsqu'ils déforment au lieu de clarifier, suscitent l'adversité au lieu du consensus ou laissent entendre que prendre des mesures est un défi impossible."
"L'inaction est introduite car les mesures pratiques et souhaitables pour réduire immédiatement les émissions (par exemple, conduire des voitures plus petites sur de courtes distances) sont négligées au profit d'un programme implicite de réduction des émissions de la population mondiale, tout en occultant simultanément la répartition très inégale de la responsabilité climatique à l'échelle mondiale. La sophistication des discours d'inaction ne doit donc pas être sous-estimée, et de nouvelles stratégies se développent constamment."
"La littérature récente soutient que prévenir le public à l'avance sur la désinformation peut contribuer à renforcer la résistance contre le déni du changement climatique. Notre caractérisation et notre cartographie des discours d'inaction sur le climat constituent une étape supplémentaire dans cette direction. Suivre de manière continue les nouvelles manifestations et les communiquer au public sera un défi constant. Cependant, cela ne sera pas suffisant. Étant donné les bases normatives complexes sur lesquelles ils reposent, surmonter les discours d'inaction sur le climat nécessitera le renforcement des processus de délibération publique mettant en avant la responsabilité, identifiant des solutions appropriées, abordant la justice sociale et montrant en fin de compte qu'il est à la fois possible et souhaitable d'atténuer les dangers du changement climatique"
EDIT : j'avais entendu parler de cette étude dans une interview de la coprésidente du groupe 1 du Giec qui la cite, et qui revient plus en détails sur ces différents arguments si ça intéresse certains :
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