Voici que j’en suis au dixième café

Toute les saintes journées,

J’ai peur de dormir, peur de rêver, peur de te voir.

Et pourtant même au fond de la tasse de café noir

La couleur me rappelle tes cheveux adorés.

J’ai peur de la nuit,

Encore un rêve ou un cauchemar ?

Et voilà que j’écris des mots peu originaux jusqu’à tard,

Comme si c’était ton absence la cause de tous mes ennuis.

Je ne veux plus être poli désormais je m’en bat les couilles,

Je ne pense plus qu’à la fin et quels seront mes derniers mots,

En laissant mon âme pourrir sujette à la rouille

En me disant que plus rien n’est moins faux.

Pourquoi ai-je aussi peur d’être oublié ?

Je sais que personne au monde ne parle comme ça

Mais j’y peux rien moi si j’entends le monde rimer,

J’y peux rien moi si ton nom est toujours là.

Que dire de plus à part qu’il est temps

De m’en aller loin de la Terre,

De toute façon je ne supporte pas les gens.

À quoi bon écrire, à quoi ça sert ?

Au diable tous ces alexandrins

Que j’ai écrit quand voulais être le roi des poètes,

Que j’ai caché dans ces pires quatrains

Quand je me croyais être synhestète.

Encore des sentiments inutiles

« C’est ça la vie » qu’ils disent

Et y’a rien de moins subtil

Que le cri désespéré d’une âme en crise.

Un poème bien trop long

Putain que j’en avais des choses à dire,

Putain que je veux crier « je t’aime » mais bon,

Voilà que je n’ai plus qu’à partir.

Je voudrais te dire une dernière chose

Dans ta langue pour que tu comprennes,

Mais tu ne liras jamais ma prose

Ni ma poésie d’ailleurs, parce qu’elle est remplie de haine.