This post has been de-listed
It is no longer included in search results and normal feeds (front page, hot posts, subreddit posts, etc). It remains visible only via the author's post history.
Début de l'extrait vers la fin du chapitre 6.
Lorsque j’étais au cours préparatoire, je participais régulièrement à un programme extrascolaire organisé par le centre de la communauté juive de Santa Monica (Californie), ma ville natale. Dans le hall d’entrée, une énorme banderole sollicitait les dons au bénéfice de l’Appel juif unifié, et l’on pouvait lire : « Give’til it hurts » (« Donnez à vous en rendre malade »). Je ne comprenais pas et trouvais ça vaguement perturbant, au point que, dès que je le pouvais, j’évitais de passer devant la bannière. Elle fut remplacée plusieurs mois plus tard par une banderole similaire (même police de caractères, même logo) qui disait cette fois : « Donnez jusqu’à ce que ça fasse du bien. » « Les adultes sont vraiment trop bizarres, pensai-je alors. Pourquoi tout doit-il être si confus ? »
Cette anecdote me revint en mémoire à la lecture d’un article de William Harbaugh et de ses collègues de l’université d’Oregon116. L’objectif de leur étude était de mesurer l’activité du noyau accumbens – un substrat nerveux du plaisir/récompense – soumis à des modèles économiques liés à la taxation et au don caritatif. Une première théorie soutient que certains individus font œuvre charitable par pur altruisme ; ceux-ci retirent de la satisfaction à prêter assistance aux démunis, et se soucient plus de la somme d’aides qu’ils peuvent apporter que de la manière dont elles peuvent être financées. Ce modèle sous-entend que ces personnes retireraient autant de plaisir à être taxées pour le bien de la communauté. Une seconde théorie, appelée « Joie de donner », soutient que les gens aiment « décider » de leur démarche caritative. Dans ce cadre, le plaisir naît du désir de contrôle, au même titre que les joueurs veulent lancer leurs dés ou choisir leur billet de loterie. Ici, la taxation obligatoire n’alimente pas forcément la joie de donner. Une troisième théorie souligne que certaines personnes donnent pour mieux briller en société. Elles aiment étaler à la fois leur aisance financière et leur générosité. Bien entendu, ces théories ne s’excluent pas les unes les autres. Quelqu’un peut fort bien faire preuve d’altruisme, tout en jouissant de son pouvoir de décision et du regard que lui portent ses pairs.
Harbaugh et son équipe conçurent leur expérience pour interroger les deux premières théories, pas la troisième. Ils recrutèrent dix-neuf jeunes femmes issues de la région d’Eugene (Oregon) et les soumirent à une batterie de transactions financières, sous l’œil objectif d’un scanner cérébral. Les sujets furent informés que personne, pas même les expérimentateurs, ne connaîtrait leurs choix ; en effet, ceux-ci étaient entrés directement sur ordinateur et codés avant analyse.
Voici comment l’expérience fut menée : 100 dollars furent d’abord alloués à chaque sujet, sous forme d’un compte virtuel ; cette somme allait servir de base aux simulations économiques, toutes centrées sur l’activité caritative d’une banque alimentaire locale ; dans certains tests, les sujets auraient le choix de « donner » ou pas ; d’autres seraient directement taxés ; d’autres encore recevraient l’argent sans contrepartie ; un premier montant (15 ou 30 dollars) apparut sur l’écran vidéo, suivi, quelques secondes plus tard, de l’enjeu du test (propre à chacun) : la somme pouvait ainsi leur être offerte, leur être retirée en tant que taxe directe, ou bien se présenter comme possible don, qu’ils pouvaient alors soit valider, soit refuser en appuyant sur un bouton. L’imagerie cérébrale montra chez tous les participants la même activité : comme le gain d’argent, le prélèvement direct et le don avaient globalement activé les mêmes zones du noyau accumbens. Toutefois, en termes d’intensité, le don eut plus d’impact sur le centre du plaisir que la taxe obligatoire (Figure 6.1). Ces conclusions viennent donc soutenir la thèse du « pur altruisme » et du « plaisir de donner » comme moteurs de la démarche caritative.
Bien entendu, cela ne signifie pas que ces mêmes personnes débordent de joie lorsqu’il s’agit de payer leurs impôts, même si ceux-ci contribuent largement à l’effort social. Cela ne veut pas dire non plus que le cerveau de chacun répond de la même manière dans les mêmes conditions. Environ la moitié des sujets de cette étude ont montré plus de plaisir à recevoir de l’argent qu’à en donner, à l’inverse de l’autre moitié. Sans surprise, ces derniers se montrèrent véritablement plus généreux que l’autre groupe.
Une question philosophique ressort de ces découvertes : si le don, même imposé et sous couvert d’anonymat, est gratifiant, cela signifie-t-il que le « pur altruisme » n’existe pas ? En d’autres termes, si nous tirons du plaisir de nos plus nobles instincts, cela les rend-il moins nobles117 ?
Bien que l’expérience de Harbaugh et ses collègues ait masqué les choix des sujets dans une volonté d’éliminer toute question de statut social ou d’approbation, il est évident qu’elle ne reflète pas la réalité. Tous nos comportements sont subordonnés au contexte social, et celui-ci influence profondément nos sentiments et nos décisions. Nous avons déjà souligné combien le moindre rejet social peut activer les centres de la souffrance émotionnelle, situés dans le cortex cingulaire antérieur. Cela sous-entend-il, à l’inverse, qu’une interaction sociale positive peut stimuler les centres du plaisir ?
L’une de ces formes d’interaction est l’acceptation, autrement dit l’évaluation positive de soi par les autres. Norihiro Sadato et ses collègues du National Institute for Physiological Sciences (Japon) ont cherché à identifier les régions cérébrales activées par ce que l’on appelle la « bonne réputation », et à les comparer à l’activité suscitée par la gratification financière. Ici, le protocole expérimental reprit un dispositif bien connu : les sujets (reliés au scanner) devaient choisir l’une des trois cartes présentées sur un écran et recevoir des gains (variables) en retour. Le test produisit un schéma d’activité similaire à celui observé dans les études précédentes : les plus gros gains suscitèrent l’activité la plus forte au sein d’un certain nombre de zones cérébrales, dont le cortex orbitofrontal, l’insula, le striatum dorsal et le noyau accumbens.
Lorsque ces mêmes sujets revinrent pour un second jour de tests, ils commencèrent par remplir un imposant questionnaire de personnalité et enchaînèrent sur une interview vidéo. Ils retrouvèrent ensuite leur place dans le scanner, où ils prirent connaissance de l’évaluation de leur personnalité, établie, soi-disant, par un panel de huit observateurs (quatre hommes et quatre femmes) ; pour renforcer la supercherie, on leur montra des photos des membres de ce jury et on les prévint qu’ils les rencontreraient au terme de l’expérience. L’évaluation en question avait la forme d’un cliché du sujet souligné d’un simple terme descriptif ; certains mots étaient positifs (« fiable », « sincère »), d’autres plutôt neutres (« patient »). La principale découverte de ce dispositif montra que les évaluations les plus flatteuses activaient certaines parties du circuit du plaisir, plus particulièrement le noyau accumbens et le striatum dorsal, recoupant en grande partie celles stimulées par la gratification financière. Cette expérience suggère donc qu’il existe bien une correspondance nerveuse entre la reconnaissance sociale et la récompense financière118.
Ces dernières années, de nombreux chercheurs en sciences sociales ont conclu que la comparaison sociale peut être un moteur important dans la prise de décision économique individuelle. Nous n’évaluons pas notre situation et notre avenir économiques selon une échelle absolue, mais bien plutôt en comparaison avec celle des gens qui nous entourent. Forts de cette constatation, Armin Falk et son équipe de l’université de Bonn ont conduit une expérience dans laquelle dix-neuf paires de sujets furent testées à l’aide de deux scanners placés côte à côte119. Chaque sujet devait répondre à une série d’épreuves de perception et de rapidité : un groupe de points éparpillés apparaissait sur un écran vidéo, y restait durant 1,5 seconde, avant de laisser la place à un nombre (« 24 » par exemple) ; le sujet devait alors décider rapidement, à l’aide d’un des deux boutons à disposition, si le décompte réel des points était supérieur ou inférieur au nombre proposé ; après un délai très court, un résultat s’affichait sur l’écran, informant le sujet de son résultat et de celui de son voisin, ainsi que la somme récoltée par chacun. Précisons que les participants n’étaient récompensés que s’ils répondaient correctement ; si les deux échouaient, il n’y avait aucun gain ; si l’un des deux réussissait, il touchait 30 ou 60 euros, sous les yeux de son concurrent. Toutefois, lorsque les deux marquaient (ce qui advint pour 66 % des cas), l’ordinateur leur attribuait une récompense aléatoire, allant de 30 à 120 euros ; néanmoins, les sommes pouvaient être identiques ou légèrement différentes, voire très disparates.
Cette expérience montra que la comparaison sociale influence fortement l’activité des centres du plaisir. En d’autres termes, malgré l’adage biblique – « Tu ne convoiteras point la maison/la femme/les esclaves/le bœuf/l’âne/l’écran plasma/la Porsche/etc. de ton voisin » – il semble bien que nous soyons configurés pour profiter/souffrir de la comparaison avec autrui120.
L’homme se repaît d’informations. Nous adorons les chaînes d’informations en continu, les ragots, les rumeurs et, plus important encore, nous mourons d’envie de savoir de quoi demain sera fait. D’où vient ce besoin absolu de connaître l’avenir ? Les singes partagent-ils ce même désir ? Et si oui, celui-ci active-t-il les mêmes neurones dopaminergiques que la nourriture et l’eau, stimuli purement intrinsèques ?
Ces questions à ramifications multiples ont fait l’objet d’expériences menées par Ethan Bromberg-Martin et Okihide Hikosaka au sein de l’Institut national de l’œil, à Bethesda (Maryland, États-Unis)121. Ainsi, deux singes préalablement assoiffés, furent soumis à un test de prise de décision : deux cibles apparaissaient sur un écran vidéo, l’une à droite, l’autre à gauche, et l’animal devait choisir entre les deux, en clignant des yeux sur la cible sélectionnée ; après quelques secondes, le singe pouvait alors profiter d’une rasade d’eau, dont la quantité variait de manière aléatoire ; mais quel que fut le choix effectué, la récompense était au rendez-vous. Par ailleurs, le protocole prévoyait l’apparition d’un indice visuel, différent selon la décision prise : l’une produisait une icône, dont la forme variable annonçait la récompense à venir, l’autre suscitait un symbole quelconque sans aucune valeur prédictive. Dans cette configuration expérimentale, le singe conservait donc les mêmes chances de boire – et dans un délai invariable – qu’il opte pour recevoir une information ou qu’il choisisse le symbole neutre.
Pourtant, à l’instar de l’homme, lorsqu’il en eut la possibilité, le singe opta pour l’information prédictive. Sur une moyenne de dix tests, les deux singes penchèrent, presque systématiquement, pour la cible informatrice. Les mesures attachées aux neurones dopaminergiques de l’ATV et de la substantia nigra (ou substance noire) révélèrent un accroissement de la diffusion de dopamine à l’apparition du symbole prédisant une « grosse » récompense, tandis que l’annonce d’une plus petite quantité d’eau atténuait brièvement le niveau de diffusion.
À mon avis, cette expérience est révolutionnaire. Elle suggère qu’un élément totalement abstrait est capable d’enclencher le canal du plaisir/récompense. Et nous ne parlons pas ici d’un plaisir tiré d’un besoin vital (boire, manger) ou lié à la survie de l’espèce (sexe), ni d’une gratification financière qui, bien qu’abstraite en elle-même, représente un moyen détourné pour obtenir des choses essentielles ; il ne s’agit pas non plus du plaisir de donner ou de jouir de l’admiration des autres.
Cette étude suggère simplement que les idées sont addictives, comme n’importe quelle drogue. Nous l’avons déjà vu, certaines substances psychoactives détournent le circuit du plaisir pour susciter des sentiments agréables généralement déclenchés par la nourriture, le sexe et autres moteurs intrinsèques. Au cours de notre évolution récente – et nous pouvons y inclure nos cousins les singes et probablement les cétacés –, l’abstraction mentale s’est développée pour devenir un déclencheur de plaisir à part entière ; un phénomène complexe dont nous sommes passés maîtres. Le neuroscientifique Read Montague, unissant plusieurs courants de pensée en neurosciences cognitives, a qualifié de « superpouvoir » cette capacité à tirer du plaisir d’idées abstraites122. Dans cette perspective, certaines idées peuvent même s’opposer directement aux besoins les plus élémentaires. Par exemple, certains, s’appuyant sur leurs convictions religieuses, peuvent renoncer à toute activité sexuelle au service d’une idée perçue comme supérieure. De même, les grévistes de la faim, que leur démarche soit politique ou spirituelle, activent leur circuit du plaisir au service de leurs idées, au détriment de la nécessité la plus vitale.
Comment ce superpouvoir se développe-t-il au niveau cellulaire ? Pour le dire tout net, nous n’en savons vraiment rien. Toutefois, précisons que nous ne sommes qu’au début de nos spéculations, car il s’agit là d’une des manifestations de plasticité neuronale les plus élaborées et les plus récemment découvertes.
Un petit rappel s’impose : toute expérience sensorielle ou état interne se traduit dans notre cerveau par un modèle particulier d’activité neuronale ; ces schémas peuvent alors produire des changements dans la fonction nerveuse, notamment sous forme d’influx électrique. Rappelons brièvement le contenu du chapitre 2, qui soulignait l’effet de certains types de stimulation sur l’accroissement (potentialisation à long terme ou LTP) ou la diminution (dépression à long terme ou LTD) persistante d’intensité dans la communication synaptique ; ces deux processus n’étant qu’un infime aperçu de la souplesse de nos neurones. En outre, le facteur temps est un moteur important de cette plasticité : certains changements peuvent s’installer au terme d’une seule expérience, d’autres impliquent la répétition ; certains interviennent rapidement (en quelques secondes) tandis que d’autres réclament plusieurs jours ; certains ne durent pas, d’autres persistent toute la vie.
Ces modifications, suscitées par l’expérience, concernent tout le cerveau, mais il est essentiel de souligner qu’elles prennent toutes naissance dans les neurones du circuit du plaisir du télencéphale et les connexions qui en dépendent. En d’autres termes plus simples : le plaisir provoqué par les stimuli primaires (nourriture, sexe…) – pour lequel nous sommes naturellement configurés – peut être transformé par l’expérience en un phénomène bien plus complexe (Figure 6.2). Lorsque les singes de Schultz apprennent à associer le voyant vert à la promesse d’une goutte de sirop, l’activité accrue de leurs neurones dopaminergiques (signe du plaisir) se cale rapidement sur l’apparition du signal, avant même de recevoir la récompense. En toute logique, il existe donc des axones excitateurs qui convoient le signal « voyant vert » jusqu’aux cellules dopaminergiques de l’ATV, et les synapses présentes entre ces axones et ces cellules subissent une LTP, qui crée alors l’association « voyant vert = plaisir ».
Le même modèle de base sous-tendrait le lien entre le stimulus arbitraire (l’argent, par exemple) – ou l’idée abstraite – et le plaisir. Si l’on admet qu’une idée abstraite suscite des schémas d’activité cérébrale particuliers, il est alors permis de penser que ces derniers peuvent finir dans le circuit du plaisir et y provoquer des changements. Il est probable que ce type d’association mettrait plus de temps à se développer et s’installerait plus durablement, à l’instar de souvenirs à long terme. Le stockage de cette mémoire semble être associé à des modifications microstructurelles dans le câblage neuronal, altérations qui sont précisément requises pour lier l’idée abstraite au plaisir. Enfin, nous avons vu dans le chapitre 2 comment la toxicomanie peut modifier, lentement et de façon persistante, la fonction du circuit du plaisir en la faisant glisser vers le désir maladif et le manque.
En résumé, l’interaction qui se joue dans notre cerveau entre le plaisir et l’apprentissage par association est une épée à double tranchant : la capacité de l’expérience à produire des changements durables dans le circuit du plaisir a permis de transformer les récompenses arbitraires et autres idées abstraites en d’agréables stimulants ; malheureusement, ce même processus peut nous entraîner sur les pentes de l’addiction.
Fin de l'extrait.
Termes à savoir et comprendre :
LTD : long-term depression. "la dépression à long terme (LTD) des synapses glutamatergiques, qui transportent l’information vers le noyau à partir de l’hippocampe, le cortex préfrontal et l’amygdale."
LTP : La potentialisation synaptique à long terme (LTP) est une augmentation, dépendante de l’usage et durable, de l’intensité de la transmission synaptique, qui peut être déclenchée par des profils d’activité particuliers.
ATV : aire tegmentale ventrale.
Notes :
116 : L’article dont je discute est là : W. T. Harbaugh, U. Mayr & D. R. Burghart, « Neural responses to taxation and voluntary giving reveal motives for charitable donations », in Science n° 316 (2007), p. 1622-1625. Il est fondé sur un travail antérieur, décrivant l’activation de l’ATV et du noyau accumbens chez un donateur anonyme : J. Moll, F. Krueger, R. Zahn, M. Pardini, R. de Oliveira-Souza & J. Grafman, « Human fronto-mesolimbic networks guide decisions about charitable donation », in Proceedings of the National Academy of Sciences of the USA n° 103 (2006), p. 15623-15628.
117 : Je ne suis pas docteur en philosophie, mais il est intéressant de noter que les motivations participant au comportement prosocial ont constitué un sujet d’intérêt dans ce domaine. Ainsi, Kant a écrit que les actes mus par les sentiments de compassion n’étaient pas vraiment de l’altruisme, et qu’ils étaient donc, par conséquent, indignes de louanges car simplement destinés à l’autosatisfaction de son acteur principal.
118 : K. Izuma, D. N. Saito & N. Sadato, « Processing of social and monetary rewards in the human striatum », in Neuron n° 58 (2008), p. 284-294.
119 : K. Fleissbach, B. Weber, P. Trautner, T. Dohmen, U. Sunde, C. E. Elger & A. Falk, « Social comparison affects reward-related brain activity in the human ventral striatum », in Science n° 318 (2007), p. 1305-1308.
120 : Exode, chapitre 20, verset 17… légèrement adapté.
121 : E. S. Bromberg-Martin & O. Hikosaka, « Midbrain dopamine neurons signal preference for advance information about upcoming rewards », in Neuron n° 63 (2009), p. 119-126.
122 : Lisez la théorie de Montague selon laquelle les idées peuvent déclencher le circuit du plaisir/récompense du cerveau humain et, de ce fait, susciter toutes sortes d’effets sur le comportement et la culture : Your Brain Is (Almost) Perfect : How We Make Decisions, Plume, New York (2007).
Figures :
6.1 : Le noyau accumbens, part essentielle du circuit du plaisir, est activé par le « prélèvement obligatoire » (en haut) et le « don anonyme » (en bas). Ces deux modèles d’activité partagent une large part du même territoire. D’après W. T. Harbaugh, U. Mayr et D. R. Burghart, « Neural responses to taxation and voluntary giving reveal motives for charitable donations », in Science n° 316 (2007), p. 1622-1625 ; avec l’autorisation de AAAS.
6.2 : Schéma de transformation d’un plaisir primaire par l’expérience. Le plaisir, sous l’effet du processus d’association par l’apprentissage, peut subir de profonds changements et donner naissance à toutes sortes de phénomènes, tout à la fois nuisibles et bénéfiques. Une association rapidement assimilée peut mener, comme chez les singes de Schultz, au plaisir tiré de la prédiction de récompense. Une association acquise par répétition – mise en place plus lente pour des changements durables – peut tirer du plaisir de récompenses arbitraires (argent) ou d’idées abstraites, ces « superpouvoirs » décrits par Read Montague. Enfin, dans quelques cas, la stimulation répétée du circuit du plaisir, par le biais de certaines drogues ou comportements, peut mener à l’addiction (manque, tolérance et craving). (Illustration : Joan M. K. Tycko.)
Subreddit
Post Details
- Posted
- 2 years ago
- Reddit URL
- View post on reddit.com
- External URL
- reddit.com/r/AddictionsF...